TradiNews
le journal de Tradiland


Petit catéchisme sur l’Année liturgique

Texte publié avec l'aimable autorisation de Monsieur l'Abbé DOR.
------------------------------------------------------------------------
 

I - L’Avent, préparation du mystère de l’Incarnation

A - Définition
L'Avent (du mot latin adventus, qui signifie avènement) comporte quatre dimanches avant la Noël.

B - Esprit
Il a pour but de nous préparer à la venue du Messie : venue sur terre (rappelée par la fête de Noël), venue dans nos âmes par la grâce, venue dans la gloire à la fin des temps.

C - Caractéristiques liturgiques
La couleur liturgique de l'Avent est le violet. Les Messes du temps se disent sans Gloria.  Pour ses lectures, l'Église fait un large emprunt aux récits concernant les patriarches et aux prédictions des prophètes (particulièrement d'Isaïe et de Jean-Baptiste) à l'adresse du Messie.

D - Enseignements
Si nous n'avons plus à attendre la venue terrestre du Rédempteur, nous avons pourtant encore d'utiles leçons à tirer de son apparition parmi nous dans la pauvreté et l'humilité de la crèche. D'autre part, nous devons toujours souhaiter le posséder davantage par la grâce et nous préparer à son retour triomphal à la fin des temps (ce qu'on appelle la parousie).
Par conséquent, il s'agit pour nous d'intensifier notre ferveur durant l'Avent, d'aspirer à nous unir toujours davantage à Jésus.
 

II – Le temps de la Nativité, célébration du mystère de l’Incarnation

A - Définition
Le cycle de l'incarnation comporte deux grandes fêtes : la Noël, le 25 décembre, et l'Épiphanie, le 6 janvier.

B - Esprit
La signification de la fête de Noël nous est donnée au cours des trois messes célébrées ce jour-là :
- la naissance temporelle du Christ, dans l'humilité de notre chair (messe de minuit),
- le retour triomphal du Christ au jugement dernier (messe de l'aurore),
- la naissance éternelle du Verbe dans le sein du Père (messe de la matinée).
Quant à l'Épiphanie, elle rappelle une triple manifestation de Jésus :
-  aux mages, comme le Roi d'Israël,
- lors du Baptême au Jourdain, comme l'Agneau de Dieu qui porte les péchés du monde,
- aux noces de Cana, comme le Messie doué d'une puissance miraculeuse.
NB : 40 jours après la Noël, le 2 février, on fête la Présentation de Jésus au Temple (Purification de la Sainte Vierge ou Chandeleur), récapitulation du mystère de l’Incarnation dans l’enceinte du Temple de Jérusalem : Jésus est, selon les paroles du vieillard Siméon, « la lumière des Nations et la gloire de son peuple Israël » ; c’est pourquoi, le 2 février, on bénit des cierges. C’est également ce jour qu’on ôte les crèches.

C – Caractéristiques liturgique.
La couleur liturgique de la période de Noël et de celle de l'Épiphanie (qui se termine le 13 janvier avec la commémoraison du baptême du Christ, jour octave de l’Epiphanie) est le blanc.

D - Enseignements
Les temps de la Noël et de l'Épiphanie doivent surtout aviver en nous l'amour pour notre Dieu, venu partager notre condition humaine, et la foi en lui, car il est le Sauveur.
 

III – Le temps après l’Epiphanie, prolongation du mystère de l’Incarnation

 A - Définition
Le cycle de l'incarnation se prolonge jusqu'à la Septuagésime par les dimanches après l'Épiphanie. C'est la première partie du temps pendant l'année (la seconde partie est constituée par le temps après la Pentecôte).
Ces dimanches après l'Épiphanie sont au nombre de six. Lorsque la date avancée de la Septuagésime ne permet pas de les célébrer tous, on reporte entre le vingt-troisième et le dernier dimanche après la Pentecôte ceux qui n'ont pas trouvé place à la date normale.

B – Esprit
Cette période nous montre Jésus à l'œuvre au cours des premiers temps de sa vie publique : il multiplie les miracles, il donne dans les paraboles les caractéristiques du Royaume de Dieu qu'il est venu établir, il se choisit des disciples. C'est donc sa manifestation comme Messie.

C – Caractéristiques liturgiques
La couleur liturgique des dimanches après l'Épiphanie est le vert. Symbole de la vie dans son état permanent, il convient parfaitement pour ce temps qui rappelle la fondation par Jésus de son œuvre impérissable.

D – Enseignements
Au cours de cette période, nous devons aviver notre désir d'écouter les leçons de Jésus et notre zèle à le seconder dans l'extension de son Église.
 

IV - La préparation à la célébration du mystère de la Rédemption

A - Délimitation
La préparation à la fête de Pâques se fait en trois étapes, marquées par les temps de la Septuagésime, du Carême et de la Passion.
- Le temps de la Septuagésime s’étend sur trois dimanches, les neuvième, huitième et septième avant Pâques, appelés respectivement Septuagésime, Sexagésime, Quinquagésime.
Ces noms rappellent que la Septugésime, 63 jours avant Pâques et 70 jours avant l’Octave de Pâques, est située dans la 7ème dizaine de jours avant Pâques ; la Sexagésime, 56 jours avant Pâques et 63 jours avant l’Octave de Pâques, est située dans la 6ème dizaine de jours avant Pâques ; et la Quinquagésime, 49 jours avant Pâques et 56 jours avant l’Octave de Pâques, est située dans la 5ème dizaine de jours avant Pâques.
- Le temps du Carême dure du mercredi des Cendres (le mercredi de la semaine de la Quinquagésime) au Samedi saint. 46 jours séparent ces deux dates, mais les 6 dimanches ne sont pas compris dans ce temps pénitentiel : il reste donc à proprement parler quarante jours de Carême (du mot latin Quadragesima, 40ème).
- Le temps de la Passion englobe les deux dernières semaines du Carême. A la fin de la dernière semaine (la Semaine sainte, qui commence avec le dimanche des Rameaux), les Jeudi Saint, Vendredi Saint et Samedi Saint forment le « Triduum ».

B - Esprit
Avec la Septuagésime, commence déjà une période de pénitence. Pâques approche : il faut redoubler de vigilance pour mourir au péché et à ses occasions (c'est-à-dire ne pas se laisser attirer par eux plus qu'un mort).
Le Carême est par excellence le temps de la mortification. Il a été institué en souvenir du jeûne de quarante jours, mené par Jésus dans le désert de Juda. Nous devons apprendre, à son exemple, à triompher de Satan.
Le temps de la Passion est destiné à raviver en nous le souvenir des souffrances et de la mort de Jésus.

C - Caractéristiques liturgiques
La couleur liturgique de la Septuagésime, du Carême et de la Passion est le violet. Le Jeudi saint (institution des sacrements de l’eucharistie et de l’ordre), on utilise le blanc ; et le Vendredi saint (mort de Jésus), le noir.
Les chants joyeux ont disparu : l'Alleluia, supprimé jusqu'à Pâques, est remplacé par le Trait.
A partir du dimanche de la Passion, les croix et les statues des saints sont voilées dans les églises.
Jadis, durant le Carême, les catéchumènes étaient préparés avec plus d'intensité au Baptême, qu'ils devaient recevoir à Pâques. Les pécheurs publics étaient invités à réparer leurs scandales par la pénitence.

D - Enseignements
Pendant ces temps de préparation à la fête de Pâques, nous sommes invités :
- à redécouvrir comment la Rédemption est une nouvelle création : l’office de la Septuagésime reprend les origines de l’Histoire Sainte depuis la création et le péché originel jusqu’à l’élection d’Abraham, notre père dans la foi ;
- à songer à nos fins dernières (l'imposition des cendres le premier mercredi de Carême nous les rappelle) ;
- à réparer le mal commis par le péché ;
- à mourir de plus en plus au péché, en évitant toutes ses occasions ;
- à revivre les souffrances de Jésus, particulièrement au cours de la Semaine sainte, où l'Église commémore jour pour jour les événements de la vie mortelle du Sauveur, depuis son entrée triomphale à Jérusalem (le dimanche des Rameaux) jusqu'à son séjour dans le tombeau (le Samedi saint).
  


(à suivre)
Abbé Marc-Antoine Dor, Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre

« L’ESPRIT DE LA LITURGIE » :

« Le calendier liturgique utilisé avant les réformes post-conciliaires connaissait un étrange enchevêtrement des temps. Selon la date à laquelle tombait Pâques, il fallait adapter l’année liturgique au raccoucissement ou à l’allongement du temps qui suivait l’Epiphanie. Pour ce faire, plusieurs « dimanches après l’Epiphanie » étaient rencvoyés à la fin de l’année liturgique pour compléter le nombre de semaines qui précédaient le premier dimanche de l’Avent. Le sens de ce mécanisme liturgique, en apparence complexe, étaient incompris depuis longtemps et perçu de façon bien trop superficielle. Si l’on se penche attentivement sur les textes des lectures de ces dimanches-là, on s’apercevra qu’ils traitent en grande partie des semailles, devenues dans l’Evangile la parabole des semences répandues à travers le monde. Pour cette raison, ces textes, ainsi que les dimanches qui leur correspondent, peuvent trouver leur place aussi bien au printemps qu’en automne, qui tous deux sont des temps de semailles. » pp. 88-89


 

Texte publié dans les Bulletin de la Fraternité Saint-Pierre de Lyon - décembre 2001,  janvier,  février et mars 2002