L’application actuelle
du motu proprio Ecclesia Dei en France
Un sondage IPSOS exceptionnel
La question de la messe dite
traditionnelle ou tridentine, souvent identifiée avec la question
de la « messe en latin »,
reste d’actualité
au sein de l’Église catholique en particulier, avec les tentatives
récentes du Saint-Siège pour renouer
avec les partisans de Mgr
Lefèbvre qui comptent aujourd’hui plusieurs centaines de prêtres
et séminaristes présents
dans près de cinquante
pays du monde. Le Saint-Père a montré son intérêt
renouvelé à cette question, puisqu’il a
nommé plusieurs membres
prestigieux, en février 2001, au sein de la commission Ecclesia
Dei, chargée des
communautés de fidèles
et des congrégations religieuses attachées au rite traditionnel
: le cardinal Ratzinger, préfet de
la Congrégation pour
la doctrine de la foi, le cardinal Medina, préfet de la Congrégation
pour le culte divin, le cardinal
Billé, président
de la Conférence épiscopale français, Monseigneur
Herrantz, président du Conseil pour l’interprétation
des textes législatifs.
Il a également nommé à la tête de cette commission,
en avril 2000, le cardinal Castrillon Hoyos,
préfet de la Congrégation
pour le clergé. Cette sollicitude claire du Saint-Siège ne
semble cependant toujours pas
rencontrer un écho
favorable dans les diocèses. Pour quelles raisons ?
« Nous avons rencontré
une autre difficulté, il est inutile de le cacher, avec les évêques
et parfois même avec
les conférences épiscopales.
Le Saint-Père, dans son motu proprio, s’était adressé
à eux en les invitant à
seconder sa volonté
de traiter avec un grand respect et une grande charité le désir
de ces fidèles. Cette
invitation n’a pas été
entendue partout. Il n’y a pas eu de promptitude cordiale à accueillir
la demande de
Jean-Paul II. Le motu proprio
a rencontré – je voudrais éviter l’expression, mais c’est
impossible – une
hostilité ouverte.
Bien souvent cela ne provenait pas des responsables du diocèse,
mais des commissions
(liturgiques, pastorales,
etc.). Parfois c’est le conseil presbytéral qui a fait opposition,
et l’évêque n’a pu faire
aucune concession. Dans
quelques diocèses il y a bien eu des concessions, mais faites avec
de telles restrictions
de temps et de lieu que
le désir des fidèles a été pratiquement méconnu.
Les demandes répétées des fidèles se
sont heurtées à
des difficultés énormes. Au début on ne leur concédait
rien, puis, à force d’insistance, on
concédait la messe
deux ou trois fois par an. Ou bien, comme c’est arrivé parfois,
non pas le dimanche mais le
samedi matin, de telle sorte
que cela ne puisse pas valoir pour remplir le précepte dominical.
Tout cela a laissé
chez beaucoup de fidèles
un sentiment de frustration, au point de leur faire dire : nous vivons
une vie de
chrétiens des catacombes,
et c’est l’Église elle-même qui nous persécute, qui
nous considère comme des
parias. »
Voilà ce qu’écrivait
son Éminence le cardinal Mayer, alors qu’il était président
de la Commission Ecclesia Dei dans
une interview au mensuel
Trente jours en juin 1991. Dix ans plus tard, la situation a-t-elle évolué
? L’application du
motu proprio Ecclesia Dei
se heurte aujourd’hui aux mêmes tracasseries et obstacles : «
c’est une division », « c’est un
drapeau contre le concile
et contre l’Église », « le motu proprio est dépassé,
il n’a plus de raison d’être »…. Et les
résultats sont là
: depuis dix ans, rien ou presque n’a changé de ce point de vue
dans les diocèses de France ; alors
que le Saint-Père
à Rome multiplie les gestes envers la Fraternité Saint-Pie
X afin de permettre à ses prêtres et fidèles
de revenir dans une parfaite
communion ecclésiale, on reste perplexe devant l’échec de
ce qui ne devait être qu’une
mesure de réconciliation,
faite dans un esprit de charité et de pardon mutuel. Animés
par l’amour du Christ, les
protagonistes auraient dû
rivaliser de générosité et de bienveillance, afin
d’apaiser les rancœurs du passé, d’adoucir les
méfiances, de guérir
les blessures. Les enfants prodigues, malmenés dans la tourmente
de la réforme liturgique dont
tout le monde s’accorde
à reconnaître qu’elle a été menée «
à la hussarde », auraient dû être accueillis avec
bonté et
sérénité
comme le Saint-Père l’a demandé… Comment s’étonner
ensuite que la Fraternité Saint-Pie X montre du
doigt cette situation qui
renforce leur méfiance ?
Pour justifier cette absence
de mise en pratique du motu proprio, on met souvent en avant plusieurs
arguments : ce
serait d’abord une division
au sein de l’Église et de son Peuple qui a accueilli avec joie les
avancées de la réforme et
qui serait sérieusement
perturbé par la diffusion géographique de l’ancien rite ;
ce serait également une régression qui,
en revenant à des
formes plus sacrées, ferait oublier l’aspect communautaire et participatif,
plus humain, apporté par la
réforme ; bref, puisqu’il
est difficile de dire que l’ancien rite est mauvais en soi, il est plus
aisé de dire qu’il n’est plus
opportun de le célébrer
tout simplement parce que les fidèles n’en veulent plus et y seraient
hostiles.
Mais comment prétend-on
connaître à coup sûr l’opinion de tous ces catholiques
dont beaucoup ne fréquentent plus
l’Église qu’occasionnellement
? Ne tire-t-on pas un peu vite des conclusions de ses propres opinions
? N’est-il pas
commode de faire dire à
d’autres ce qu’on ne veut pas exprimer soi-même ?
Nous avons voulu connaître
la position des catholiques français sur la mise en œuvre du motu
proprio afin de savoir, si
oui ou non, le peuple chrétien
a définitivement tourné la page, ou si finalement, au sein
même de l’Église, une part
importante resterait attachée
aux rites anciens, à leur sacré et aux valeurs fondamentales
de la liturgie qu’elle aurait
l’impression de ne plus
retrouver aujourd’hui.
Un sondage n’est pas une
preuve absolue, mais quand il est fait dans les règles de l’art,
par des professionnels, ses
résultats sont statistiquement
très significatifs et en tout cas bien plus que des affirmations
infondées.
Oremus a donc fait réaliser,
les 6 et 7 avril 2001, un sondage (référence Catipsos 224)
par l’organisme
IPSOS, dont la réputation
n’est plus à faire, auprès d’un échantillon représentatif
de la population française (selon la
méthode des quotas)
de 1 015 personnes.
À ces personnes, une
première question a été posée : « Vous
reconnaissez-vous comme catholique ? ». 586
personnes ont répondu
par l’affirmative, soit 57,7 % ; au niveau de la population française,
c’est un chiffre inférieur au
pourcentage des baptisés
car la question suppose déjà un certain engagement personnel
vis-à-vis de la religion
catholique qui écarte
de ce sondage les personnes, certes baptisées, mais indifférentes
; c’est donc à ces personnes
que les questions du sondage
ont été posées. On dispose ainsi d’un outil fiable
permettant d’analyser la position des
catholiques français,
pratiquants ou non, sur les questions que nous exposons ci-dessous.
Deux catégories de
personnes sont particulièrement intéressantes à étudier
: les moins de 20 ans, parce qu’ils
représentent l’avenir
et le public a priori le plus éloigné de la question liturgique,
et les 60-69 ans parce qu’ils
représentaient au
moment de la réforme liturgique les forces vives du catholicisme,
ceux qui ont participé pleinement à
cette réforme, ceux
qui étaient censés la réclamer. Il faut noter que
c’est parmi les 60-69 qu’on trouve le plus gros
pourcentage de personnes
se reconnaissant comme catholiques : 84,4 %.
Le thème du sondage
est très clair et a été annoncé à chaque
interviewé :
« Depuis 1970 la façon
de célébrer la messe au sein de l’Église catholique
a connu de nombreux
changements. Ce sondage
est réalisé sur ce thème. »
70,2 % des catholiques pensent que la forme de la célébration est importante
Question : pensez-vous que la façon selon laquelle est célébrée
la messe est quelque chose de…
Très important............................ 27,2
Assez important...................... ....43,0
Peu important..............................19,4
Pas important................................6,6
Le premier aspect abordé
par le sondage est celui de la façon dont est célébrée
la messe ; il est clair que l’ancien rite
est assimilé à
un déploiement de gestes, de paroles, de symboles très précis,
loin de toute créativité, émotion ou
originalité, avec
au contraire une atmosphère de mystère sacré. Le rite
apparu avec la réforme liturgique au contraire
met plus en valeur la personne
humaine, l’intelligibilité et la simplicité, la participation
personnelle qui nécessairement
suppose un engagement humain,
de la part du célébrant et des participants, plus important.
Le résultat est sans
équivoque. Pour 70,2 % des catholiques, la manière de célébrer
la messe est très importante ou
assez importante. Ils ne
sont que 8,6 % à juger que ce n’est pas une priorité dans
la célébration.
Il faut signaler que 80,5
% des jeunes catholiques de moins de 20 ans et 77,7 % des 20-24 ans sont
également
d’accord pour juger que
la façon de célébrer la messe est importante. Seuls
2,8 % des moins de 20 ans pensent que
ce n’est pas important,
et 5,3 % des 60-69 ans.
On ne peut donc pas dire
que les catholiques sont indifférents en matière de célébration
liturgique et que ces questions
ne concernent qu’une minorité
de catholiques plus attachés aux détails qu’au contenu de
la messe, aux discours qui y
sont tenus… Ils sont sensibles
à la forme, et pour cause, car cette forme est une catéchèse
: c’est ce que leurs sens
voient, entendent, sentent.
Les jeunes y sont plus sensibles encore que les personnes d’âge mûr.
Qui aurait pensé que
les jeunes catholiques étaient
attentifs à cet aspect de la célébration ? Ils en
ont soucieux, et c’est bon signe.
Beaucoup de catholiques ignorent encore l’existence du motu proprio
D’après vous, la célébration de la messe traditionnelle
(c’est-à-dire telle qu’elle était
célébrée avant le concile Vatican II), continue-t-elle
d’être autorisée par l’Église catholique ?
Oui.............................................53,4
Non............................................31,3
Ne sait pas.................................15,3
Treize ans après le
motu proprio Ecclesia Dei, trente ans après la réforme liturgique,
presque la moitié des catholiques
français ignore que
la messe traditionnelle latine est autorisée par l’Église.
Pourtant, en 1988, la tragédie d’Écône avait
fait la une de tous les
journaux ; mais depuis, malgré plusieurs interventions du Saint-Père,
en particulier pour les dix
ans du motu proprio, et
une action quotidienne de la commission Ecclesia Dei, en particulier auprès
des évêques, les
catholiques français
ne sont pas informés de la situation actuelle de l’ancien rite et
ils sont même 31,3 % à penser qu’il
est encore interdit.
Ce pourcentage est de 38,3
% chez les moins de 20 ans, et surtout de 43,6 % chez les 60-69 ans. Moins
de la moitié
de la génération
qui a vécu la réforme liturgique, et qui est le plus impliquée
dans l’Église, pense que la messe qu’elle a
connue dans la première
partie de sa vie est encore autorisée.
On peut légitimement
s’interroger : le motu proprio était destiné à la
fois aux fidèles de Mgr Lefèbvre afin qu’ils ne
quittent pas l’Église,
et aux catholiques qui, se sentant liés aux formes liturgiques précédentes,
avaient été désorientés
par l’application de la
réforme liturgique. C’était une mesure de paix et de charité,
pour le bien des âmes. Son
annonce aurait dû
être relayée, amplifiée, dans les bulletins diocésains,
par les organismes officiels de l’Église… mais
ce fut au contraire le silence
le plus complet : aucune annonce, aucune promotion de ces mesures bienveillantes
en
dehors des actes du Saint-Siège.
Si l’on veut que les fidèles qui restent dans une situation d’attente,
de souffrance,
puissent paisiblement vivre
dans l’Église leur attachement liturgique légitime, il faut
que les mesures du Saint-Père
soient connues, et surtout
qu’on reconnaisse les personnes ou les institutions qui en bénéficient
comme des membres à
part entière de l’Église.
Seuls 5,4 % des catholiques sont opposés à une large application du motu proprio
Le droit de célébrer la messe traditionnelle en latin a été
confirmé par le pape Jean-Paul II par deux fois, en 1984 et 1988.
Cependant, dans de
nombreuses églises ou diocèses, cette autorisation n’est
pas appliquée.
Personnellement, êtes-vous favorable, opposé ou indifférent
à ce que les fidèles qui souhaitent assister à une
messe traditionnelle en latin se
voient accorder cette possibilité dans les églises ou diocèses
où ce n’est pas encore le cas ?
Favorable.......................................42,4
Indifférent.......................................51,8
Opposé...........................................5,4
La question posée
par le sondage est claire. Il s’agit là très précisément
de la question de la liturgie traditionnelle et de
l’autorisation de la célébrer
par les autorités diocésaines qui, selon la volonté
du Saint-Père, sont les autorités
décisionnelles qui
permettent l’application du motu proprio. La réponse des catholiques
français est unanime !
Personne ou presque n’est
opposé à ce que les fidèles qui le souhaitent puissent
en bénéficier : 5,4 % seulement des
catholiques ! Et si l’on
étudie la réponse des jeunes : 4,9 % à peine. Le pourcentage
le plus bas d’opposition est celui
de la génération
postconciliaire : 2,3 %. Ces personnes ont connu l’ancien rite, elles ont
connu la réforme… et sont
aujourd’hui les plus favorables
à la liberté pour l’ancien rite. Ce sont des chiffres qui
donnent à réfléchir.
Non seulement les catholiques
français n’y sont pas opposés, mais 42,4 % sont même
favorables à ces autorisations
dans les diocèses.
On est très loin de ces prophètes de malheur qui mettent
en garde contre le risque de division que
l’existence de messes selon
l’ancien rite provoquerait dans les diocèses. C’est une affirmation
fausse et gratuite,
complètement démentie
par le sondage.
Voilà encore un exemple
du bon sens chrétien ; le sensus fidei ne voit évidemment
pas de raison pour qu’une liturgie
qui comble les aspirations
spirituelles de certains fidèles ne puisse se voir effectivement
autorisée.
78,1 % des catholiques pensent que la diversité des formes liturgiques est une situation normale
Le fait qu’il existe aujourd’hui plusieurs formes de célébration
de la messe reconnues par l’Église est selon vous…
Une richesse...................................39,1
Une situation normale.......................39
Un germe de division........................19
Dans le contexte de notre
sondage, une telle question n’est pas neutre. Elle concerne évidemment,
à la suite des deux
questions précédentes,
la diversité des formes liturgiques, y compris la forme traditionnelle
de la messe latine. On
trouve là une totale
adhésion à l’affirmation du Saint-Père dans son motu
proprio sur la beauté de cette diversité de
charismes, de spiritualités
et de traditions qui existe au sein de l’Église catholique et qui
n’a jamais été considérée par
elle comme une division,
mais toujours comme un aspect très positif, une véritable
richesse qui ne nuit en aucune
manière aux uns ou
aux autres.
Il n’y a donc que 19 % de
catholiques pour trouver que cette diversité est une division, et
ils sont à peine 11,5 % chez
les moins de 20 ans, ce
qui se comprend aisément, vu l’esprit d’ouverture qui est généralement
caractéristique de la
jeunesse.
Ils sont donc 39,1 % à
penser que c’est une richesse ; ce très fort pourcentage, au-delà
des 39 % qui trouvent cela
simplement normal, montre
que l’ensemble des catholiques veut dépasser les clivages habituels
qui croient opposer
progressistes à traditionalistes,
modernes à anciens. On est face ici à une tout autre mentalité
que celle qui pouvait
régner dans les années
soixante et soixante-dix ; il n’est plus aucunement question de faire la
chasse à celui qui
célébrerait
encore d’une manière rétrograde, ou à ces fidèles
qui, comble d’archaïsme, voudraient encore communier
sur les lèvres. Mais,
c’est désormais en terme de richesse que l’on considère autrui.
60,9 % des catholiques assisteraient volontiers à la messe traditionnelle
Si, personnellement, vous aviez l’occasion d’assister à une messe
célébrée dans sa forme traditionnelle, en latin, diriez-vous…
J’y assisterais certainement.........................25
J’y assisterais probablement........................35,9
Je ne sais pas si j’y assisterais ou non.........12,1
Je n’y assisterais probablement pas.............15,9
Je n’y assisterais certainement pas................9,8
Cette dernière question
met les catholiques français face à une question très
pratique ; on pourrait comprendre que,
pour des raisons de tolérance
et d’apaisement, la majorité des catholiques français soit
favorable à ce que les fidèles
qui le souhaitent puissent
pratiquer comme bon leur semble. Mais les réponses à cette
question éclairent un autre
aspect : de nombreux catholiques
français seraient tout à fait disposés à assister
à la messe selon l’ancien rite : 25 %
d’entre eux y assisteraient
certainement s’ils en avaient la possibilité ! Voilà qui
change considérablement les choses
quant à la vision
que l’on peut avoir du catholicisme français de l’an 2000 : la liturgie
traditionnelle n’est pas l’apanage
d’un groupuscule au sein
du catholicisme mais est appréciée de plus d’un quart des
catholiques ; c’est plus qu’un
simple courant.
Avec un pourcentage de 6,3
% (« certainement ») et 26,4 % (« probablement »)
soit 32,7 %, les moins de 20 ans ne
sont pas en reste. C’est
là encore un chiffre surprenant : un tiers des jeunes catholiques
assisterait volontiers à la
liturgie traditionnelle
qu’on dit peu moderne, incompréhensible, éloignée
des préoccupations des catholiques
d’aujourd’hui. Les jeunes
ne sont que 16,6 % à dire qu’ils n’y assisteraient certainement
pas.
Les 60-69 ans constituent
le plus gros pourcentage d’opinions favorables : 38,8 % (« certainement
») et 38,9 («
probablement ») soit
77 % ! À peine 4 % déclarent qu’ils n’assisteraient certainement
pas à une messe traditionnelle,
c’est le plus faible des
pourcentages de toutes les tranches d’âge. Là encore il faut
insister : c’est la partie de la
population française
la plus majoritairement catholique, c’est celle qui a vécu la réforme
liturgique annoncée comme
une nécessité
vitale, et c’est celle qui assisterait le plus volontiers à l’ancien
rite.
Au passage, les femmes catholiques,
avec 68,7 % d’opinions plutôt positives 28,7 (« certaine-ment
») et 40 % («
probablement »), soit
68,7 % au total (7 % affirmant qu’elles n’y assisteraient certainement
pas) sont plus attirées par
la messe traditionnelle
que les catholiques de sexe masculin (20,6 % « certainement »
+ 30,8 % « probablement », soit
51,4 % contre 13,2 % «
certainement pas »). C’est un phénomène intéressant
puisqu’on identifie souvent la nouvelle
liturgie à une plus
grande spontanéité, à une atmosphère plus fraternelle
et donc à une vision plus attirante.
Conclusion
Faut-il le rappeler, les
catholiques ne représentent plus aujourd’hui que 60 % de la population,
contre 85 % il y a une
dizaine d’années.
Les jeunes qui se considèrent comme catholiques sont encore moins
nombreux, à peine 34,7 % des
moins de 20 ans selon notre
sondage. Le sondage Figaro-Sofres du 20 décembre 1994 révélait
qu’à peine 45 % des
catholiques allaient à
la messe au moins une fois par an, 26 % se déclaraient pratiquants
et 48 % ne croyaient pas à la
présence réelle
dans l’Eucharistie.
Sans chercher à remonter
aux causes de cette situation (« Je suis convaincu que la crise de
l’Église que nous vivons
aujourd’hui repose largement
sur la désintégration de la liturgie […] » écrivait
le cardinal Ratzinger dans Ma vie,
1998), il est clair que
les catholiques français sont dans leur grande majorité favorables
à ce que les fidèles qui
souhaitent vivre leur foi
à travers la liturgie traditionnelle puissent le faire dans la paix.
Ils sont même nombreux à
considérer ce rite
avec bienveillance et y assisteraient volontiers si cette possibilité
leur était offerte.
Quel bienfait spirituel peut-on
donc tirer de la non-application du motu proprio ? Où est le bien
de l’interdiction
pratique actuelle qui prive
la moitié des diocèses de France de la liturgie traditionnelle
? La raison n’est certainement
pas à rechercher
du côté des fidèles catholiques qui majoritairement
ne voient pas d’inconvénient à son extension.
« Une large et bienveillante
» application du motu proprio, selon les paroles de Sa Sainteté
Jean-Paul II, n’est donc
pas un obstacle à
l’unité de l’Église ou à son progrès spirituel,
mais au contraire un bienfait pour les âmes qui désirent
enraciner profondément
leur vie chrétienne dans la grande tradition liturgique de l’Église.
Puissent nos pasteurs
entendre la voix du peuple
chrétien !
Ce sondage a un coût
Aidez Oremus à poursuivre son action
La mise en œuvre de ce sondage
représente pour Oremus une dépense très importante
(25 000 francs de travaux
préparatoires, 38
000 francs pour la réalisation du sondage lui-même et 45 000
francs de frais d’exploitation et de
diffusion soit un total
de 108 000 francs) aussi nous nous permettons de solliciter tous ceux qui
soutiennent nos efforts
en faveur de la liturgie
traditionnelle pour qu’ils nous permettent de poursuivre l’action que nous
avons entreprise il y a
dix ans.
Les petits ruisseaux faisant
les grandes rivières tous vos dons, même les plus modestes,
sont les bienvenus.
La lettre d’Oremus
11 avenue Chauchard 78000
Versailles - France
Tél : 01 53 68 46
28 – Fax : 01 53 68 46 27
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