TradiNews
le journal de Tradiland


LA GUERRE DU MONDE LIBRE ?

“ Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ”
     (N.-S. Jésus-Christ, les béatitudes, évangile selon St Matthieu 5,9)
 
 
 
 
 
 
 

Nous sommes tous sous le coup des évènements dramatiques qui ont frappé les Etats Unis d’Amérique mardi 11 septembre : la
destruction des deux tours du World Trade Center à New-York et d’une partie du Pentagone à Washington, symboles de la puissance
économique et militaire des E.U.

En essayant de nous extraire de l’omniprésence de ces évènements dans les médias écrits, parlés et télévisés, il nous appartient d’en
tirer les enseignements spirituels et moraux comme après les tempêtes et les cataclysmes naturels qui ont durement touché notre pays
en décembre 1999.
Enseignements et prise de conscience, examen de conscience aussi, au-delà des clichés, des raisonnements simplistes : le Bien d’un
côté (le monde dit “ libre ”) et le Mal de l’autre (le terrorisme islamique), “ la civilisation ” à l’opposé de “ l’obscurantisme
religieux ”...

Mais on ne s’est pas beaucoup ému,  on n’a jamais fait “ d’édition spéciale ” pour stigmatiser, pour condamner, la mort de 5 000
enfants irakiens par mois depuis dix ans (environ 6O0 000 enfants) des suites de l’embargo occidental sur ce pays, sans compter les
victimes innocentes de l’embargo américain sur Cuba. Embargos qui n’ont jamais cessé d’être condamnés par l’Eglise catholique en la
personne du Pape JEAN-PAUL II.

On s’effraie, à juste titre, des dérives que peut engendrer l’application hâtive et aveugle de la peine de mort pour les prisonniers jugés
coupables, mais on ne s’émeut pas outre mesure de la peine de mort appliquée banalement,  officiellement et légalement aux enfants
innocents dans le sein de leur mère dans nos pays d’Occident d’ancienne chrétienté par l’avortement appelée “ pudiquement ”
:interruption volontaire de grossesse (I.V.G.) depuis 25 ans en France (loi Veil du 17 janvier 1975) : 220.000 enfants par an
actuellement, ils étaient 135.000 en 1976 (avortements légaux déclarés) et ils ne cessent d’augmenter.    Ce qui fait (à peu près !) : 4
millions d’enfants arrachés à la vie, à leur mère, à leurs parents dans le pays dit “ des droits de l’homme ” ! On compte 36 à 53
millions d’avortements pratiqués par an dans le monde (estimation 1994) (1)
Notre pays détient le record du monde de la consommation de médicaments (anti-dépresseurs notamment), de suicides, de jeunes
surtout, soit en se donnant directement la mort, soit en se suicidant à petit feu par le tabac (60 000 morts en France par an)(2), les
drogues douces –qu’on parle de dépénaliser- et dures, l’alcool et ses conséquences (35 à 40 000 morts par an)...

La première guerre à entreprendre, c’est de la faire contre le mal que les pays dits “ libres ” se font à eux-mêmes en s’auto-détruisant,
en détruisant la vie, la famille cellule de base de la société, la nature par la pollution notamment et la destruction des équilibres naturels
établis par le Créateur.

“ Celui qui prendra l’épée périra par l’épée ”                   St Matthieu 26,52 et St Jean dans l’Apocalypse (13,10).
Le seul glaive que les chrétiens puissent employer –en dehors de la légitime défense et de, rares, “ guerres justes ”- c’est “ le glaive de
l’Esprit contre les manœuvres du diable ” St Paul aux Ephésiens (6,17)

*  *  *

On nous parle d’extrémistes ou d’intégristes fondamentalistes musulmans qui ne sont pas l’Islam bien qu’ils s’en réclament...
Il y en a aussi ailleurs : ainsi, c’est un juif de 25 ans qui a assassiné le Premier ministre israélien Yitzak RABIN, prix Nobel de la Paix,
le 4 novembre 1995. Ce sont des protestants et des catholiques qui pratiquent le terrorisme les uns contre les autres en Irlande du Nord.
Ces extrêmistes juifs et chrétiens violent gravement le 4ème commandement de Dieu : “Tu ne tueras pas!” (Mt 5,21 ; 19,18 – Mc
10,19 – Lc 18,20).
D’autres croyants se contentent de violences idéologiques plus ou moins graves : les Orthodoxes, grecs surtout, qui s’opposent
violemment à tout rapprochement avec les Catholiques. Ou encore certains Catholiques, intégristes ou progressistes, qui contestent le
Pape et son Magistère, les uns à l’extérieur, les autres à l’intérieur de l’Eglise où ils ruinent la vie de la Foi et de la grâce.
 
 

Chez les musulmans, il y a également plusieurs courants : des modérés et des extrêmistes. Mais ces derniers peuvent trouver une
légitimité au recours à la violence dans le Coran qui est considéré par les musulmans comme dicté par Dieu Lui-même.
Les “ modérés ” sont ceux qui ne suivent pas le Coran à la lettre et ils sont heureusement nombreux. On compte parmi eux quelques
souverains ou dirigeants éclairés (Maroc, Jordanie, Egypte).
Il y a aussi des despotes “ laïcs ” qui empêchent l’intégrisme d’exister ou de se manifester car ils y voient un danger pour leur pouvoir
(Irak, Syrie).

Le Père carme Jean SLEIMAN, nommé depuis lors archevêque des latins de Bagdad, a écrit, en 1996, une étude très élaborée sur la
violence dans l’islam, intitulée: “ de la violence du sacré à la violence sacralisée ” (4)
Il y cite quelques versets du Coran : “ Combattez ceux qui ne croient point en Allah ni au dernier jour, qui ne déclarent pas illicite
ce qu’Allah et son Apôtre ont déclaré illicite, qui ne pratiquent pas la religion de Vérité.” (9,29) ;
“ Combattez dans le chemin d’Allah ceux qui vous combattent, ne soyez pas transgresseurs. Tuez-les partout où vous les
atteindrez !(…) ;
Expulsez-les.(…) S’ils vous combattent tuez-les ! Telle est la récompense des infidèles ” (2,190-193) (5)

Quant au Père Maurice BORRMANS, de l’Institut pontifical d’études arabes et islamiques à Rome, il explique ceci :
pour les musulmans, le monde est divisé entre la Maison de l’islam (Dar el Islam) qui est celle de la paix et de la justice, et la Maison
de la guerre (Dar el Harb) qui est celle de l’injustice et de la mécréance.
La paix (salam), pour eux, c’est là où règne l’obéissance à Dieu sur terre grâce à une société soumise à sa Loi (la charia).
Le djihad –la guerre sainte- est une “ obligation de communauté ”.
Le mot “ combattre ” (gital) revient 51 fois dans le Coran. Par exemple :
  “ Combattez les incrédules jusqu’à ce que le culte de Dieu soit rétabli ” (2,193)
  “ Après que les mois sacrés se seront écoulés (les trois mois qui encadrent le pèlerinage à la Mecque et le 7ème de l’année lunaire)
tuez les polythéistes –que sont pour eux les chrétiens- partout où vous les trouverez, capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des
embuscades ” (9,29) (6)
On le voit, le but de l’islam est que par tous les moyens, pacifiques (la natalité généreuse est l’un des meilleurs !) ou par la guerre, le
monde entier devienne terre d’islam.

Quand un chrétien agit ainsi, il est condamné par la sainte Ecriture, par les textes de l’Eglise : ceux du magistère, des saints, des
docteurs ; par toute la Tradition.
Quand un musulman agit ainsi, il est fidèle à une lecture possible du Coran.

Annie LAURENT, docteur d’Etat en Sciences politiques, reconnue pour sa compétence sur les questions relatives à l’islam et au
dialogue interreligieux, répondait ceci, en mars 1997, au mensuel “ La Nef ” (n° 70), à la question :
“ Y a-t-il plusieurs islams : le fondamentalisme islamique fait-il partie de l’essence de l’islam ou en est-il un accident ?  Pour poser la
question autrement, la violence est-elle inhérente à l’islam ? ”
Elle répondait :   A chaque attentat, les bien-pensants nous invitent à “ ne pas faire d’amalgame ” entre islam et islamisme.
C’est mal poser le problème. Il est inexact d’affirmer qu’il y a un islam modéré et un islam fondamentaliste étant  donné que
l’Islam est un tout. On peut donc dire que  l’islamisme est la forme militante de l’islam. Mais une distinction s’impose entre
musulmans tranquilles et musulmans militants. Cependant, le militantisme de l’islam incite à l’utilisation de la violence, car
celle-ci est légitimée par le Coran, donc par Dieu. Mahomet a fait de ses victoires militaires un signe de l’authenticité de sa
prédication. L’islam ne connaît pas “ la joue tendue ”. C’est pourquoi il se propage par l‘épée et non par l’amour.

Bien-sûr, comme partout, il y a des gens spirituels et bons, sans doute touchés, même inconsciemment, par la grâce divine qui découle
du Christ ; ils se sont, de ce fait, éloignés de l’islam littéral, tout en s’en réclamant, de bonne foi.

N’oublions pas enfin, que la conversion d’un musulman au christianisme est interdite et, en certains pays, punie de mort, (Arabie
séoudite, Soudan, Iran, Maghreb, etc…). Même un pays “ laïc “ n’admet pas la conversion de ses musulmans à une autre religion
Il n’y a pas, non plus, en Islam, de séparation entre les pouvoirs temporel (l’Etat) et  spirituel (la religion) au contraire du christianisme
qui se réfère au commandement du Christ : “ rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ”  (Mt 22,17-22 ; Mc
12,14-17 ; Lc 20,20-25).

Dans le christianisme , Notre-Seigneur Jésus-Christ nous enseigne ainsi:
  “ Va d’abord te réconcilier avec ton frère ” Mt5,23-24; Mc11,25
  “ Mon Père vous pardonnera si vous pardonnez leurs fautes aux autres hommes ” Mt 6,14-15
  “ Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ” Mt 6,12 ; Lc 11,4
  “ Priez pour ceux qui vous persécutent ” Mt 5,44 ; Lc 6,27-28
  “ Pardonnez-vous mutuellement comme Dieu vous a pardonnés dans le Christ ” St Paul aux Ephésiens (4,32) et aux Colossiens
(3,13)
  “ Le jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a pas fait miséricorde ”   St Jacques 2,13
sans parler des trois paraboles de la miséricorde, dont l’Enfant prodigue  (St Luc 15)

 “ Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! ”
 

abbé Christian LAFFARGUE
17 sept. 2001
 

(1)“ L’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables ” (Vatican II, Gaudium et spes, n° 27 et 51,3) – PAUL VI, Humanae
vitae, 1968 – Catéchisme de l’Eglise Catholique,1992,  n° 2270 à 2275 - enc. Evangelium vitae,1995, JEAN-PAUL II, n° 58 à 63.
    Le Code de Droit Canon punit l’avortement d’excommunication       (n°1398)
(2)“ Le Figaro ” du 20 oct. 1998
(3)Pour un coût de 70 milliards de Francs en France en 1988 ;  cf “ Quid 2001 ”, p. 1477,c
(4)Père Jean SLEIMAN, in “ Vivre avec l’Islam ? ” ouvrage collectif dirigé par Annie LAURENT, éd. St Paul, 1996.
(5)Op.cit. p.51 Père Maurice BORRMANS, op. cit. p. 75 et sq