TradiNews
le journal de Tradiland

Petit catéchisme sur les indulgences

I - Première approche des notions essentielles
II - Définition
III – Division, application et conditions
Textes publiés avec l'aimable autorisation de Monsieur l'Abbé DOR


III – Division, application et conditions

6 – Division des indulgences : indulgences plénières et partielles
 « L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché » (9).
 Quand les dispositions de l’âme sont parfaites, celui qui gagne une indulgence plénière n’a plus rien à expier ni en ce monde ni en l’autre. S’il venait à mourir tout de suite après l’avoir reçue, il irait droit au ciel sans passer par le purgatoire. « L’indulgence plénière ne peut être gagnée qu’une fois par jour » (sauf pour un fidèle in articulo mortis) (10).
 « L’indulgence partielle sera désormais désignée uniquement par les mots indulgence partielle, sans y ajouter un nombre de jours ou d’années déterminé » (11) (12). « L’indulgence partielle peut être gagnée plusieurs fois par jour » (13).

7 – Application des  indulgences
 « Les indulgences sont toujours applicables à soi-même ou à des âmes des défunts, mais elles ne sont pas applicables à d’autres personnes vivant sur terre » (14).  « Tout fidèle peut gagner pour soi-même des indulgences, tant partielles que plénières, ou les appliquer aux défunts par mode de suffrage » (15).

8 - Conditions pour gagner les indulgences

Pour être capable de gagner des indulgences (16), il faut :
- être baptisé,
- ne pas être excommunié,
- se trouver en état de grâce au moins à la fin des œuvres prescrites,
- avoir l’intention au moins générale de les gagner
- et accomplir les œuvres prescrites dans le temps selon la concession.

 Pour gagner l’indulgence plénière (17), il est nécessaire :
- d’exclure toute affection à tout péché même véniel,
- d’accomplir l’œuvre indulgenciée , et de remplir trois conditions : confession, communion et prière aux intentions du Souverain Pontife (18).
Ces trois conditions peuvent être remplies plusieurs jours avant ou après l’accomplissement de l’œuvre prescrite ; cependant, il convient que la communion et la prière aux intentions du Souverain Pontife (19) soient faites le jour même où l’œuvre est accomplie (20).
 

NOTES
(9)    CEC, n° 1471; ID, n. 2 ; EI, n. 2.
(10) ID, n. 6 ; EI, n. 18.
(11) ID, n. 4.
(12) Pour éviter tout malentendu, on ne décompte plus en jours et en années les indulgences partielles. On indiquait ainsi autrefois que l’indulgence partielle remettait les peines dues pour les péchés pardonnés, dans la mesure où quelqu’un en aurait obtenu  la remise en accomplissant,  selon la discipline ancienne de l’Eglise, une pénitence correspondante à la valeur de l’indulgence. Ainsi, une indulgence d’un an signifiait non pas un an de moins en purgatoire (ce qui n’a aucun sens, puisque le système solaire n’y compte pas), mais la remise de peines équivalente à celle qu’un pécheur aurait obtenue jadis en se soumettant à une pénitence déterminée pendant une année entière, en satisfaisant à la justice de Dieu comme autrefois par un an de pénitence canonique (jeûnes au pain et à l’eau ou pénitences publiques à la porte de l’église pendant l’office divin).
Sur ce sujet, on peut consulter Beringer, Les indulgences (…), I, n° 29, p. 30-31.
(13) ID, n. 6 ; EI, n. 18.
(14) Pénitencerie apostolique, Note du 29 janvier 2000, n° 7 (OR 2000/7, n° 2609 ; DC 2000/8, n° 2224, p. 392-393) ; cf. EI, édition 1968, n. 3.
(15) EI, n. 3 ; CEC, n° 1471 ; CIC, can. 994 ; cf. ID, n. 3.
(16)  EI, n. 17 ; CIC, can. 996.
(17) ID, n. 7 ; EI, n. 20 § 1.
(18) Les mots latins « oratio ad mentem Summi Pontificis » désignent à la fois la prière à l’intention du Souverain Pontife (pour lui, en sa faveur) et la prière aux intentions du Souverain Pontife (selon les intentions qui sont les siennes).
(19)  « On répond pleinement à la condition de prier aux intentions du Souverain Pontife si on récite à son intention un Pater et un Ave ; mais chaque fidèle peut réciter telle ou telle prière, selon la piété et la dévotion de chacun envers le Pontife romain » (ID, n. 10 ; EI, n. 20 § 5).
(20) ID, n. 8 ; EI, n. 20 §3.
 
 

                                                                                 Abbé Marc-Antoine Dor, Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre
  


Texte publié dans le Bulletin de la Fraternité Saint-Pierre de Lyon - février 2002